Le typographe tchèque Vojtěch Preissig fut chargé de concevoir une police de caractères exprimant l’identité du nouvel État pour le pavillon tchécoslovaque de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925. La légende dit que la police « Preissig Antikva » qui en résulta fut taillée dans le bois avec un simple couteau - d’où son aspect irrégulier et anguleux.
Un retour aux sources Art & Craft de « Preissig Antikva » est opéré: en partant de sa version numérique, la police est regravée manuellement dans des blocs de bois. « The quick brown fox jumps over the lazy dog », le plus célèbre des pangrammes (un pangramme est une phrase contenant toutes les lettres de l’alphabet, utilisée par les typographes pour présenter leurs créations), devient le fil rouge d’une narration-mystification.
Un atelier fictif rassemblant artistes, écrivains, médiums et hommes politiques est imaginé. En juin 1924, dans une villa cubiste à Prague, ils se livrent à des jeux, des séances de spiritisme et des productions collectives. L’objectif de ce cercle praguois est de définir l’identité du nouvel État tchécoslovaque. Tous les objets prétendument produits au cours de cet atelier pointent vers une seule et même direction: le mystérieux motif du renard sautant par-dessus un chien…
Bien évidemment, toute ressemblance avec des clichés liés à l’identité tchécoslovaque (surréalisme, magie, humour, etc.) est purement fortuite.
Un "cadavre exquis" attribué au premier président tchécoslovaque, Tomáš Masaryk, au typographe tchèque Vojtěch Pressing et au surréaliste tchèque František Muzika, vraisemblablement réalisé à la villa Kovarovic à Prague en juin 1924.
Photographie des sédiments déposés au fond d’une bouteille de bière composant un motif de chien et de renard, prise par l’artiste slovaque Jaromír Funke s’adonnant à la « bièrodomancie » en Juin 1924.
Probablement la version originale de la police « Preissig Antikva », gravée par Vojtěch Preissig pour le pavillon tchécoslovaque de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925. Les blocs sont disposés selon l’ordre dans lequel Preissig les a tirés lors d’une séance de spiritisme de Juin 1924.
Fragment répété des Métamorphoses d’Ovide relatant la confrontation entre le Chien Lélaps et le Renard de Teumesse, tapé en transe par l’artiste Karel Teige lors d’une séance de travail de juin 1924.
Œuvres d’artistes surréalistes tchécoslovaques modifiées et mises en relation avec des accents spécifiquement tchèques issus de la police de caractères « Preissig Antikva ».
